vendredi 30 novembre 2007

Scène de la vie marseillaise

Au restaurant, tard, après le spectacle, vendredi. Nous faisons traîner le dessert, bavardant avec le patron, attendant que le Cours Julien se vide un peu de voitures pour pouvoir y garer pour la nuit celle de mon amie, présentement quelque part loin sur la Plaine, qui attend le marché de demain. À la table à côté, un couple bien mis, entre dans la conversation :
"Vous étiez au théâtre, on vous a vus, vous avez aimé?
- Oui, mais un peu long. Bon, mais ça nous permet au moins d’attendre un peu tranquillement pour trouver une place…
- Ah, oui ! C’est galère ! On peut plus se garer à Marseille ! Parkings pleins, hors de prix, voitures sur les trottoirs… Les gens, y’ sont incroyables, le règne de l’incivilité ! Tenez, nous, on a un garage, et on a toujours des voitures garées devant.
- Ce ne sont pas les voitures qui sont garées devant, dis-je en badinant, c’est votre garage qui est garé derrière.
-  C’est ça ! Alors, quand on vient au spectacle, on part tôt dès qu’on peut pour pouvoir se garer au centre sans payer le parking ; on se fait un petit gueuleton chic et on rentre tard pour trouver la voie libre. Mais on a fini, nous. Vous cherchez une place? on vous laisse la nôtre !
- Oh, oui ! dit mon amie qui tombe de sommeil.
- On est garés juste en face."
Je regarde par la vitre.
"Mais où? je n’en vois pas…
- Mais oui, là, juste là,  la place des z’handicapés."

Benito Pelegrín